Au sujet du Roman vrai de DSK de Michel Taubmann.

Publié le 27/07/2011 à 14:28 par civitas Tags : dsk livre femme france roman homme amis femmes vie éléments moi

 

Je n’ai pas l’habitude de lire des biographies. Ce n’est pas un genre littéraire que j’apprécie car il y a toujours une sorte de parti pris de la part de l’écrivain qui, justement, écrit cette biographie. Alors entre la part fictionnelle, puisqu’il y a reconstruction, et la sympathie, nécessaire, pour s’intéresser tant à la vie d’une autre personne que cela demande une grande distance de la part des lecteurs. De plus, par voie de conséquence, contrairement à une autobiographie, l’envergure littéraire est surtout l’investissement d’un autre moi dont la visée est souvent argumentative.

Cependant, je m’intéresse tant à l’affaire DSK que j’ai acheté cette biographie dont le titre indique deux éléments importants : Le mot « roman » indique la construction littéraire, dont la part fictive est annoncée. Mais le substantif est employé avec l’expansion nominale « vrai », qui indique la volonté de raconter la vie, telle un roman, et avec une grande part de véracité, de Dominique Strauss-Kahn. Le titre m’a donc plu, justement par cette habile syllepse du mot « roman ».

Devant ce déchaînement médiatique, avec ces avis si partagés, je ne pouvais plus aller avant dans ce que je pensais de cette affaire. Pourquoi autant d’intérêt pour cet homme ? Il y a trois grandes raisons : La première c’est que j’ai toujours apprécié son intelligence. La seconde c’est que je partage, fondamentalement, la vision réaliste de l’économie actuelle et que j’ai entièrement confiance à sa capacité de gérer au mieux notre pays. J’emploie, volontairement, le présent de l’indicatif, car cette vision est toujours là, même si, à cause de cette affaire, la possibilité de le voir gérer notre pays s’estompe, avec tristesse. La troisième raison c’est que je l’avais rencontré, rapidement, lors d’un congrès d’un ps et je l’avais trouvé si sympathique, humble que je n’avais jamais pu imaginer qu’il puisse être accusé de viol, ou de tentative de viol. Certes, je ne le connais pas et par conséquent, je ne peux pas m’appuyer sur mon expérience personnelle.

Au début de cette affaire, j’ai pensé à un complot dont les raisons ou les sources étaient triple. Je pensais que, au vue de l’économie américaine plus qu’au bord du gouffre, et dont il connaît si bien, il devenait une sorte de danger, danger de changer la manière de concevoir le capital. Ensuite, j’ai pensé que la droite française y était pour quelque chose car Sarkozy, avec l’arrivée de DSK que moult Français attendaient, savait qu’il serait vraiment difficile de combattre un homme de la compétence, du charisme de DSK. J’ai même imaginé que certains du ps auraient été, quelque part, arrangés, de l’éviction, forcée, de DSK.

Ensuite, même si je n’ai jamais cru au côté pervers que plusieurs personnes voulaient lui coller sur le dos, j’ai été déçue d’apprendre, non pas qu’il était un coureur de jupon, car cela relève de sa vie privée, mais le fait que toutes ses affaires mettent dans l’embarras, pour rester généraliste, son épouse, ses amis, sa famille, les électeurs qui le voulaient comme président.

De ce fait, j’ai voulu apprendre un peu plus sur sa vie et donc j’ai découvert ses origines, son parcours. Et plus j’ai lu le « roman » de sa vie plus j’ai compris un tas de paramètres. Tout d’abord, DSK n’est pas un homme qui a vécu avec une cuillère dorée dans la bouche. Il a vécu dans un milieu favorable parfois mais avec aussi des moments difficiles en termes pécuniaires. Certes, il a réussi, certes, il a épousé une femme qui est riche, certes. Mais c’est un véritable homme de gauche. Pour ne pas trop le citer, je paraphraserai en disant que la gauche était déjà à l’époque de son biberon. Il est issu d’une famille qui était de gauche, il a eu un long parcours à gauche dont je ne retracerai pas le parcours. Je renvoie au livre de Michel Taubmann. De ce fait, lorsque j’entends Marine Lepen dire clairement qu’il appartient au grand capital, elle, la femme d’extrême droite, populiste, je trouve cela indécent, faux, même si je sais que c’est le jeu pervers de notre espace démocratique en période de pré-élection présidentielle.

J’ai découvert aussi qu’il a eu un père qui était malade, qu’il souffrait de maniaco-dépression, que l’adolescence de DSK ne fut pas simple, qu’il s’est marié tôt et qu’il a souffert des infidélités que son père faisait à sa mère. C’est un homme qui a souffert, qui a essuyé des échecs mais qui a aussi réussi, qu’il est monté très haut dans l’échelle sociale. C’est un homme qui s’est marié trois fois mais ses ex-épouses n’ont jamais rien dit à l’encontre de cet homme qui a perdu, à un moment donné, son innocence. Mais est-ce suffisant pour l’accuser à ce point. Il est vrai que pour être à la tête d’un état, il se doit d’avoir une conduite exemplaire car ce qui est engagé c’est la représentation d’un pays, de ses us et coutumes. Je n’ai pas compris qu’il continuât à aller de femmes à femmes, comme si une compulsion inextricable l’empêchait de savoir tenir un rang bien avant son arrivée en France.

J’ai appris aussi l’histoire de ses ancêtres qui est passionnante mais dont beaucoup, emplis de grands talents, ont souvent été marqués par des instants tragiques.

J’apprécie beaucoup cet homme et je regrette, d’une part ce qu’il lui arrive, et, d’autre part, qu’il cherche tant, dans ces bras féminins, une part qui lui a été volée mais un violeur, non. De cela, j’en suis convaincue.